Henry Duchemin est l’auteur d’un livre qu’il a nommé « Bee Happy, ce que nous révèlent les abeilles ». Un sujet passionnant qui lui permet de décrypter pour nous les secrets d’une organisation économique, sociale et environnementale. Il a fondé et dirige Mélilot Consulting, société de coaching et accompagnement d’entreprises.
D’ou te viens cette passion pour les abeilles ?
C’est une découverte due au hasard : alors que j’étais étudiant, j’ai rencontré un jour un apiculteur en faisant du stop, il m’a fait découvrir ses ruches et j’ai été émerveillé : ce jour là j’ai décidé que je serais apiculteur ! Cela fait maintenant 38 ans que j’élève des abeilles, récolte du miel, étudie leur fonctionnement… Depuis tant d’années, je reste fasciné et j’ai l’habitude de dire que je suis à « l’école des abeilles ». Elles ont influencé ma formation, mes pratiques professionnelles et ma vision du monde, des humains et de la nature.
Pourquoi les abeilles sont-elles si importantes à la vie ?
Les abeilles jouent un rôle fondamental dans le développement du système floral et dans notre alimentation en pollinisant une multitude de fleurs, fruits, légumes, plantes sauvages… Les produits de la ruche (miel, pollen, gelée royale, propolis …) sont bénéfiques à la santé et à notre équilibre alimentaire. Et puis l’abeille est un symbole de coopération, bien être, pureté, fécondité, travail dans toutes les civilisations sur toute la planète : au-delà de nos différences ou divergences, nous n’avons pas tant que cela de symboles communs à tous les humains.
Les abeilles comme exemple d’une organisation économique. Aurais-tu un exemple à nous faire part ?
La ruche constitue une organisation puissante, qui transforme des biens (le nectar devient le miel) et assure des services (pollinisation des fleurs) : elle peut à ce titre être comparée à une entreprise. On peut y voir des principes d’agilité, de conquête, d’intelligence collaborative qui sont des thèmes majeurs du management moderne : en résumé les abeilles préfèrent la réussite solidaire à l’exploit solitaire, cela constitue une source d’inspiration féconde pour les entrepreneurs.
Dans ton livre tu parles, entre autre, du rôle primordiale de la reine. En quoi pourrait-il nous servir ?
Contrairement à ce que l’on croit, la reine n’exerce pas d’autorité directe sur les abeilles de la ruche dont elle n’est aucunement la chef. Elle se contente de pondre pour réguler l’effectif de la colonie. Mais elle a un autre rôle fondamental, celui d’assurer la cohésion de tous les insectes de la colonie grâce à ses phéromones. En fait, elle assure un leadership par la cohésion plutôt que par l’autorité.
Selon toi, l’organisation de la ruche pourrait s’appliquer à celle de l’entreprise. Un exemple à nous faire partager ?
L’organisation de la ruche n’est pas un modèle à transposer tel quel dans les organisations humaines, c’est plutôt une source d’inspiration. En effet l’organisation très élaborée de la colonie peut nous donner des pistes, notamment en matière de méthodes collaboratives : comment mieux réussir ensemble que chacun seul. Cependant ce qui nous différencie des abeilles c’est notre quête de sens et notre unicité.
A part Chambéry, quel est ton coin de Savoie (ou Haute Savoie) préféré ?
Il est un petit hameau de la commune de Bozel, au pied du Mont Jovet, à 1300 m d’altitude où j’aime à me ressourcer, jardiner, conduire mon rucher, admirer les montagnes et la nature : Tincave , un balcon sur la Vanoise et les Trois Vallées.
Ton plat savoyard préféré ?
Le pormonier, une saucisse qui allie avec bonheur la viande de porc et les légumes, un parfait équilibre pour moi qui ne suis pas trop carnivore.
Un grand merci à Henry Duchemin pour avoir accepté cette interview. Il ne me reste plus qu’à inviter nos lecteurs à aller faire un tour sur sa page Facebook.
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